Promotion Rosetta 2014/2015
Une nouvelle année s’écoule, une nouvelle édition paraît, et nous nous rapprochons à grands pas du 10ème first contact. Voici la 9ème édition. Cette année a été marquée notamment par les 15 ans du master, mais également par l’atterrissage du rover Philae de la mission Rosetta auquel la promotion 2015, du même nom que la mission, a pu assister en direct depuis l’ESTEC (à Noordwijk, Pays-Bas).
Forte de sa dynamique créée depuis 12 années maintenant, AMOSAE continue à fédérer les anciens étudiants autour d’évènements tels que les secondes rencontres OSAE qui ont eu lieu le 05 mars 2016, à l’occasion des 15 ans du master.
Toujours à l’écoute et à l’affut des projets spatiaux, l’offre de formation du master OSAE évolue pour toujours être en adéquation avec la demande du marché, aussi dans le secteur du spatial, mais pas que. Rejoindre le master OSAE, c’est s’assurer une qualité de formation dispensée par des intervenants issus de l’industrie, de l’agence spatiale (CNES) ou de laboratoires.
Vous êtes séduits par l’aventure OSAE et souhaitez y prendre part ? Des questions vous traversent l’esprit au sujet de la formation, votre projet professionnel, les stages, les emplois… ? L’association AMOSAE est là pour répondre à vos questions et vous guider. Première étape : la lecture des quelques pages qui suivent. Des étudiants de la promotion Rosetta vous apporteront des 1ers éléments de réponse.
Bonne lecture
OSAEment vôtre,
Le comité de rédaction
L'atmosphère limite les observations réalisables au sol. L'absorption d'une partie du spectre électromagnétique empêche les observations dans certaines bandes spectrales. En outre dans le domaine visible et infrarouge, les turbulences atmosphériques limitent la résolution des télescopes. Les années 90 furent riches en innovations pour s'affranchir des contraintes liées à l'atmosphère. En 1994, le premier télescope spatial « Hubble Space Telescope » fut mis en orbite.
En parallèle, les télescopes au sol atteignent leurs limites de diffraction avec le développement de l’optique adaptative. Cependant, pour résoudre des étoiles peu lumineuses, la taille des télescopes reste insuffisante et le subterfuge de l’interférométrie doit être utilisé. L'utilisation des optiques adaptatives de grands diamètres avec un interféromètre permet d'observer les objets les moins brillants.
Sous l’impulsion de Pierre Léna, la technologie de l’optique adaptative prit son envol et permit le développement de l’interférométrie. La résolution atteinte avec l'instrument GRAVITY, installé sur le VLTI, permet une observation du centre galactique.
Nous remercions Guy Perrin pour le temps qu'il nous a accordé afin de mieux comprendre les objectifs scientifiques et les particularités de cet instrument.
Ensuite, le choix de la bande K 1 c’est aussi parce que l’objet est très rouge, et [aussi] parce que les fluctuations du centre galactique sont marquées au-delà de 2,3 µm. Le fait qu’on ait quatre télescopes et que ce soit des télescopes de 8m de diamètre c’est du pain béni parce que l’objet est faible. Et d’autre part, parce qu’on a besoin d’avoir une information spatiale riche, on a besoin de mesurer plusieurs fréquences spatiales simultanément.
Le fait qu’on ait du suivi de frange c’est pour pouvoir intégrer, pour pouvoir faire de l’astrométrie précise. Parce qu’on a besoin de stabiliser la phase. Donc toutes ces caractéristiques dérivent de l’objectif central qui est de pouvoir observer sagittaire étoile 2 et son environnement.
1 Bande de longueurs d’ondes de 1 995 nm à 2 385 nm (dans l’infrarouge)
2 Nom donné au trou noir au centre galactique
Donc, ce que l’on va voir c’est d’une part des étoiles et on en connaît quelques-unes. On cherche aussi des étoiles plus près du trou noir central, qui n’ont pas encore été découvertes et pour lesquelles il faut la résolution de GRAVITY. On veut s’en servir pour contraindre les trois paramètres du trou noir.
[Ces trois paramètres sont la masse, le spin et le moment quadrupolaire. En fait, ce sont la masse, le spin et la charge, mais la charge est supposée nulle. On connaît la masse, avec GRAVITY on espère mesurer le spin et si la théorie du trou noir est correcte, on détermine absolument tout à partir de ces deux paramètres]. Le moment quadrupolaire est une quantité qui caractérise les champs gravitationnels pour les trous noirs. [Le théorème de l’absence de chevelure] lie ces trois paramètres et si cette relation n’est pas vérifiée, c’est qu’il y a un problème avec la théorie du trou noir ou avec la théorie de la relativité générale.
Ça, c’est ce qu’on souhaite faire avec les étoiles. L’autre chose qu’on souhaite faire c’est observer les sursauts, donc ce gaz probablement chauffé lorsqu’il est à proximité du trou noir ou avalé par le trou noir. On veut se servir des sursauts comme de particules tests pour explorer l’abord de l’horizon du trou noir.
Dans le premier cas, on veut faire de l’imagerie et dans le deuxième cas, on veut faire de l’astrométrie 3. Dans le deuxième cas, on se situe dans quelques dizaines de µas ["microarcsecond" = un millionième d'une seconde d'arc] du rayon de Schwarzschild 4, donc le rayon de l’horizon des évènements c’est le µas.
3 Science du positionnement des astres sur la sphère céleste
4 Distance en dessous de laquelle même la lumière ne peut plus s’échapper du trou noir.
5 Filtre : Opération qui consiste à estimer l’état d’un système dynamique à partir d’observations partielles et bruitées. La force du filtre de Kalman est sa capacité de prédiction des paramètres et de rectification des erreurs […], mais aussi du modèle lui-même !
Guy Perrin est astronome au Laboratoire d’Études Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique (LESIA) de l’Observatoire de Paris. Il est le responsable de la contribution française pour l'instrument GRAVITY. Guy Perrin enseigne les cours d'imagerie optique et interférométrie du master OSAE.
L'expérience des fentes de Young et la découverte des interférences ouvrit la voie à des moyens d'observations nouveaux en astronomie. La formulation théorique du phénomène d'interférence permit à Albert Michelson d'effectuer la première mesure du diamètre d'une étoile en 1921. Aujourd'hui le gain en résolution des observations au sol, grâce à l'interférométrie, permet de réaliser des instruments comme GRAVITY, et d’observer le centre de notre galaxie ( Sagittarius A* ). Les conditions de forts champs gravitationnels sont à l'origine des ondes gravitationnelles. La détection de celles-ci ouvrirait à l'observation d’une partie sombre de l'univers.
L'accélération des particules chargées génère les ondes électromagnétiques, par analogie, les masses accélérées génèrent les ondes gravitationnelles. Les longueurs des ondes électromagnétiques, très petites devant les dimensions de l'objet émetteur, permettent d'en réaliser des images. Dans le cas des ondes gravitationnelles, contrairement aux ondes électromagnétiques, les longueurs d'onde sont plus grandes que les dimensions de la source d'émission. À titre d'exemple, la longueur de l'onde gravitationnelle, générée par deux trous noirs formant un système binaire, est d'un ordre de grandeur de 10 à 20 fois le diamètre de l'orbite. Ainsi, la méthode de détection des ondes gravitationnelles est similaire à celle de la détection radiométrique. L'amplitude et la phase des ondes gravitationnelles peuvent être mesurées. Leurs détections permettraient d'observer des parties inaccessibles de notre univers à l'heure actuelle. L'annonce de leur détection par les instruments au sol VIRGO et LIGO, le 11 janvier 2016, sont des résultats très encourageants pour le développement d'instruments de détection des ondes gravitationnelles.
La capacité de ce type d'instruments requière de mesurer d'infimes variations de distance. L'instrument doit être suffisamment sensible pour mesurer des allongements d'un ordre de 10-21 à 10-24 (une variation de longueur de 10-21 et 10-24 m pour une barre d'une longueur de 1 m). L'intensité du champ gravitationnel détermine l'amplitude et la fréquences des ondes gravitationnelles. Des observations au sol permettent leura détection pour des fréquences de l'ordre 100 Hz. Observer dans ce domaine spectral permet d'étudier des interactions gravitationnelles entre deux trous noirs super massifs. La détection d'ondes gravitationnelles de plus basse fréquence permet l'observation de phénomènes moins violents. Un instrument spatial permet d'accroitre la sensibilité de mesure simplement en permettant des constructions de plus grandes dimensions. La mission conjointe de l'ESA et de la NASA, e-LISA (Laser Interferometer Space Antenna) se propose de réaliser un instrument de ce type capable de mesurer des ondes gravitationnelles dans une bande de fréquence comprise entre 0,1mHz et 100mHz. Cela permettrait d'étudier des phénomènes tels que la formation des galaxies.
L'instrument spatial LISA est une constellation de 3 satellites identiques, qui forment une antenne triangulaire. L'objectif est de mesurer les distorsions de l'espace-temps. Les mesures reposent sur l'hypothèse qu'un corps en chute libre suit les géodésiques. En supposant deux corps distincts suivant leurs propres géodésiques, les distorsions de l'espace-temps induites par les ondes gravitationnelles font varier la distance entre les corps. Chaque satellite possède deux masses de références, isolées pour être en chute libre. La mesure des distorsions de l'espace-temps nécessite de mesurer les distances entre les masses de références (les bras de l'instrument), les distances respectives entre les satellites, et les distances entre le satellite et les masses de références. Avec des bras d'une longueur de plusieurs millions de kilomètre (5x106 km) un interféromètre ne pourrait pas fonctionner à cause de la diffraction. L'instrument de mesure met donc en oeuvre un interféromètre particulier, inspiré par les systèmes radar, de type hétérodyne. Les innovations mises en oeuvre reposent sur des principes qui doivent être démontrés. Deux points sont cruciaux, la possibilité d'obtenir un corps en chute libre et la précision des mesures de distance avec la technologie innovante de l'instrument.
La mission LISA Pathfinder devra démontrer la faisabilité du concept sur ces deux points essentiels. La charge utile comporte les deux sous-systèmes critiques de l'instrument LISA. Le système Disturbence Reduction Noise, sous la responsabilité de la NASA, doit permettre aux masses d'être en chute libre. Celui-ci doit assurer un contrôle extrêmement fin de chaque satellite. Le système Pathfinder technology, sous la responsabilité de l'ESA, doit valider l'instrument de mesure de distance et la nouvelle technologie utilisée : un interféromètre hétérodyne de type Mach-Zehnder 1. L'ensemble ne pouvant évidemment pas être testé en grandeur nature, la mission est réalisée avec un modèle de test. Ceci permet de réduire l'encombrement de l'instrument à une longueur caractéristique de 50 cm environ. La sensibilité de mesure de position requise alors est de l'ordre de 10-12 m.Hz-1/2 pour une bande de fréquence comprise entre 1 mHz et 30 mHz.
1 Type d'architecture d'interféromètre.
Pour mener à bien les mesures et valider le concept, l'instrument LISA Pathfinder fut lancé le 03 décembre 2015, avant d'arriver au point de Lagrange du système Terre-Soleil en janvier 2016. Le 25 juin 2016, les premiers objectifs de la mission ont été atteints grâce à l’état de chute libre des masses de référence de 2 kg. Les performances des instruments ont permis des mesures avec une sensibilité de 3.10-14 m.s-2.Hz-1/2 pour des fréquences f2 supérieure à 3 mHz, sur une bande passante de 1 à 30 mHz. La prochaine étape sera d’atteindre une sensibilité de 3.10-15 m.s-2.Hz-1/2. Ces premiers succès semblent ouvrir de nouveau horizons, nous offrant le rêve d'une mise en lumière de la partie sombre de notre univers.
Simone Thijs
Jordan Zafonte
Lucie Dangeon
SIMONE : Après mon bac science en Belgique mon rêve était de faire des études en astrophysique. Toutefois, vu le côté spécialisé et théorique, j’ai préféré acquérir une base plus large, via une licence professionnelle en physique appliquée aux Pays-Bas. Pendant ces 4 ans d'études, j’ai fait deux stages de 6 mois dans le domaine de l’optique: un dans un laboratoire à Grenoble et un dans une PME aux Pays-Bas. Ensuite, j’ai voulu continuer à étudier, pris mon courage à deux mains et tenté le coup en astrophysique. J’ai fait le M1 en astronomie et astrophysique à l’observatoire de Paris pour me mettre au niveau, mais je savais déjà que le master 2 pro OSAE serai l’étape suivante, cohérente avec mon parcours en physique appliquée. Je voulais approcher le domaine de l’ingénierie spatiale : radio, communication, télescopes, satellites, lanceurs…, mais comme ingénieur en quoi ? Je n’avais pas encore une idée claire ! C’est devenu plus précis grâce aux projets du master 2 et aux visites des intervenants.
JORDAN : J’ai commencé mon parcours post-bac par une licence de physique théorique à l’Université François Rabelais de Tours avec pour objectif de devenir astrophysicien, un rêve d’enfance. J’ai profité du programme Erasmus pour faire ma 3ème année à Dublin à l’University College Dublin. Pendant cette année, j’ai reconsidéré mon projet professionnel en m’apercevant que je n’étais pas fait pour la recherche. J’ai décidé de m’orienter vers une formation d’ingénierie spatiale. Deux possibilités s’offraient à moi : l’UPS de Toulouse et l’Observatoire de Paris, les deux seuls établissements proposant en France des diplômes de Master pour les métiers de l’ingénierie spatiale. Retenu à l’OBSPM, j’ai donc fait le M1 proposant des UE à la fois théoriques mais aussi pratiques préparant bien au M2 OSAE.
LUCIE : Après mon bac j’ai fait 2 ans en classes préparatoires parcours Physique-Chimie. À la fin de ma 2e année j’ai décidé de suivre un cursus universitaire afin de suivre des cours en astronomie, ce que proposait la licence [physique et application] de l’Université Paris-Sud. Mes années de prépa m’ont beaucoup aidée durant ces premières années. L’Université Paris-Sud propose un Master Physique Appliquée et Mécanique permettant de suivre un cursus « instrumentation spatiale », avec notamment un cours de Mathieu Vincendon. La route était toute tracée pour le M2 OSAE l’année suivante. Ce master me convenait parfaitement, durant mes stages à l’Institut d’Astrophysique Spatiale et au Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire, j’ai vu que l’instrumentation était un domaine où je voulais travailler et l’astronomie a toujours été une passion. (pas que spatiale, j’ai fait un stage en physique des particules et ça me plaisait aussi beaucoup ;) )
SIMONE : Le plus important avec ce master, c'est les portes qu’il ouvre : des connaissances pointues, un réseau important, un stage dans le spatial... Les cours « Systèmes et Projets » et les présentations des intervenant professionnels m'ont été particulièrement utiles. Puis le stage qui a boosté mes capacités à entrer dans la vie professionnelle. J'y ai rencontré beaucoup de gens très ambitieux et souvent plus jeunes que moi, qui m'ont aidé à bien cerner l'importance des réseaux. J’espère donc beaucoup de la vie associative du master OSAE. Ce serait par exemple très enrichissant (sur le plan ingénierie système) s'il y avait un créneau pour participer ensemble aux multiples « compétitions » proposées durant l’année par l’industrie ou les laboratoires
JORDAN : OSAE n’a pas été une année comme les autres dans mon parcours. Pendant cette année on noue une réelle complicité avec sa promotion et même avec ses enseignants. Ce petit cercle fermé dont vous faites partie est une véritable opportunité pour faire de votre rêve une réalité. En OSAE, on fait du spatial à toutes les sauces et c’est son véritable point fort! J’ai rencontré de jeunes ingénieurs des Mines, de Centrale ou même de l’X très brillants mais qui ignoraient tout de l’environnement hostile de l’espace ou de l’architecture d’un satellite. Ce que je retiens d’OSAE : de la fatigue, du stress, des doutes, des déceptions mais surtout des fous rires, des amitiés, des enseignants en or, l’ESTEC, un super stage, 4 projets à la fois en 4 mois avec 4 binômes différents et c’est ça qu’est bon !
LUCIE : C’était une année très remplie qui est passé très vite ! On voit beaucoup de choses mais de façon assez structurée. Les travaux pratiques sont très intéressants et le fameux projet informatique nous met directement dans le bain. Le fait de travailler en groupe assez souvent nous permet de former des liens avec le reste de la promo et nous apprend à partager les tâches en fonction de nos compétences respectives (c’est clairement ce qui nous attend dans le monde du travail). Les années précédentes mon parcours était plus général, OSAE m’a permis de me préparer au mieux au monde du travail. Le voyage à l’Estec est aussi un super souvenir de cette année.
SIMONE : Oui ! J’ai commencé rapidement avec ma recherche de stage et heureusement je savais à peu près quels domaines m’intéressaient. Je me suis spécialisée dans ces domaines pendant le deuxième semestre. Je crois important de souligner que ce n’est pas seulement la spécialisation qu’on a choisi pendant le master qui aide à vendre son profil lors de la recherche d’un premier emploi. C’est surtout ce que l'on fait pendant le stage qui intéresse le recruteur.
JORDAN : J’ai choisi les spécialités « Cryogénie » et « Mécanique des éléments finis » avec comme enseignants respectifs Paul Lami et Jean-Laurent Dournaux par curiosité et je n’ai pas été déçu ! C’est clairement ces deux spécialités qui m’ont amené là où j’en suis car je souhaitais orienter ma carrière dans le domaine thermique et mécanique. Les spécialités « Environnement spatial » et « Systèmes numériques embarqués » avec comme enseignants F. Rouesnel, J.C. Le Clech, L. Gueguen et P. Plasson m’ont apporté plus de culture et de savoir notamment sur le contrôle thermique d’un satellite, les procédures et règles de propreté en AIT/AIV et sur le déroulement d’un projet en vue de développer un sous-système d’un satellite.
LUCIE : J’avais choisi les spécialités Optique et Automatique ainsi que Détection Hétérodyne. La première spécialité me convenait parfaitement, l’optique adaptative m’intéresse vraiment et j’ai d’ailleurs trouvé un stage qui mêlait optique adaptative et asservissement en température (donc automatisme). La 2e spécialité m’a moins servi pour le moment mais m’avait permis de renforcer mes bases en détecteurs. Indirectement cela a eu un impact pour mon premier emploi car grâce à ma spécialité j’ai eu mon stage chez Imagine Optic qui m’a permi de décrocher mon premier job.
SIMONE : Le sujet de stage était la caractérisation d’un transistor bipolaire utilisé dans les satellites de navigation Galileo. Les champs étudiés étaient l’électronique, semi-conducteurs, EMC et antennes dans le domaine des radiofréquences (microwave). C’est un vaste domaine dans l’aérospatiale, parce que tout ce qui est communication, radar, etc. est basé sur ces outils. Pendant ce stage j’ai acquis énormément de nouvelles connaissances, et les notions de base apprises pendant le master étaient utiles pour un démarrage rapide. Dans mon cas précis, les cours qui ont le plus servi sont l’électronique, la détection hétérodyne (et son TP), « Systèmes et Projets » de R. Clédassou et « Environnement Spatial » de F. Rouesnel.
JORDAN : Mon stage s’est déroulé dans une PME du groupe Safran spécialisée dans la fabrication et la métrologie des optiques. Il a consisté à développer et fabriquer un instrument de métrologie pour mesurer des surfaces optiques. Très enrichissante, cette expérience m’a permis de gérer un projet dans son ensemble en passant par la R&D du système, la mise en place d’un banc de test, les analyses sur pièces optiques, le post-traitement des données tout cela en collaboration avec une équipe d’ingénieurs. Les enseignements du master m’ont beaucoup aidé à organiser mon travail et à avoir la vision système de l’instrument que je devais développer. Après, beaucoup de choses s’apprennent sur le tas en stage comme lors de son premier emploi. Ce que l’on attend de vous, c’est de prendre les devants et de montrer votre esprit d’ingénieur et non d’étudiant.
LUCIE : Le but de mon stage était de stabiliser en température la membrane d’un miroir déformable d’un système d’optique adaptative pour la microscopie. J’ai donc eu besoin de mes cours en optique géométrique et adaptative, de mes cours en automatique (+ l’aide de François Orieux), mis en pratique ce que j’ai vu en TP ainsi que les cours de gestion de projet car mon stage était un mini-projet indépendant au sein de la boîte, ce qui implique rédaction du cahier des charges entre autres.
SIMONE : Actuellement je suis en CDD comme ingénieur d’étude sur le projet RPW (Radio and Plasma Waves) du Solar Orbiter, un satellite d'observation solaire de l'Agence Spatiale Européenne, en collaboration avec le CNES et plusieurs laboratoires Européens. Je réalise des opérations d’assemblage, intégration, test et validation (AIT/AIV) sur l’instrument. Mes domaines d'intervention sont principalement l’électronique, le vide-thermique et mécanique. En juillet dernier j’ai passé le concours MEN (Ministère Education Nationale) pour un poste au LESIA : pari réussi ! A partir de janvier 2017 je commencerai comme ingénieur d’étude sur les moyens d’essais, salles propres et AIT-AIV au LESIA, surtout sur des projets optiques comme SuperCam 2020.
JORDAN : Depuis le 15 mars 2016, je suis analyste en thermique spatiale chez AKKA Technologies. Mon contrat est un CDI rémunéré 32000€ brut/ an. Je travaille sur le site de Thales Alenia Space (TAS) à Cannes pour le département des satellites télécoms. Mon travail consiste à créer le modèle thermique du PM (Payload Module) du satellite BB4A et d’effectuer les analyses qui permettront de savoir si le sat est « compliant » (conforme) aux spécifications systèmes fournies par le client. Ce satellite est commandé par Eutelsat et fait partie d’une nouvelle gamme de satellites télécoms, NeoSat qui sont des satellites à « étagères ». Et pour tout vous dire, je kiffe grave !!
LUCIE : Aujourd’hui je travaille au laboratoire GEPI à l’Observatoire de Meudon (avec un ancien OSAE !). Je suis responsable des tests et de la validation du prototype SST-GATE pour le projet CTA. Je travaille tous les jours avec l’ingénieur système du projet et collabore avec toutes les spécialités qui entrent en jeu. Mon CDD a été prolongé jusqu’en octobre, alors je reprends les recherches. Je cherche principalement des postes d’Ingénieur Tests et Validation et Ingénieur Système. Mais depuis mon stage chez Imagine Optic, l’aspect qualité m’intéresse aussi, donc j’attends de voir si des offres me plaisent vraiment.
SIMONE : Un atout avant d'aborder le master est d'être spécialisé, par exemple en électronique, communication, informatique, aérospatiale, etc. Avec des bases en physique générale, l’année est trop courte pour pouvoir dire qu’on s’est spécialisé. Je me répète : c’est surtout pendant le stage que ça se joue. Néanmoins, une base large est utile pour les rôles comme ingénieur Système, Qualiticien(ne), ingénieur en Sûreté de Fonctionnement ou AIT-AIV. Bien évidemment, on devient vraiment expert une fois qu’on a commencé à travailler, mais pour cela il faut d’abord passer la barrière des recrutements qui cherchent des profils de type « mouton à 5 pattes » ! Des conseils de base pour mieux passer l’année : faire ses exercices tout de suite, finir les rapports des TP la même semaine que le TP, etc. Commencer à chercher un stage le plus tôt possible et profiter des simulations d’entretien. Faire un stage à l’étranger, dans l’industrie ou en agence. Prendre un rôle actif dans sa promo. C'est la dernière « classe » avant la vie professionnelle : des compétences, c'est bien, mais avec un réseau, c'est encore mieux.
JORDAN : On va vous le répéter toute l’année mais soyez pro-actifs ! Comportez-vous en tant qu’ingénieur et non pas en tant qu’étudiant. Soyez pro comme dirait B. Mosser ! Ne vous laissez pas abattre par la quantité de travail et les transports, soyez organisés et entraidez-vous, OSAE tout seul dans son coin ça ne passe pas. « Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin » et c’est ça le métier d’ingénieur, travailler en équipe. La majeure partie des enseignants et intervenants font partie du master depuis plusieurs années déjà, il est donc sage de les écouter. Un stage réussi est un bon stage sur le plan académique mais aussi sur le plan professionnel. Si vous êtes rigoureux avec la physique et ingénieur dans votre façon de faire, c’est le succès assuré, pour le master, mais surtout pour VOUS ! Vous avez un réseau, utilisez-le (en passant : jordan.zafonte@gmail.com n’hésitez-pas). Enfin, faites-vous plaisir, si vous aimez le spatial, OSAE is the place to be !
LUCIE : Choisissez vos options suivant vos intérêts. La passion vous permettra de trouver un boulot qui vous plaira. Profitez du master OSAE pour suivre des cours ou faire des TP dans des domaines qui vous intéressent et choisissez un stage dans un domaine où vous voulez travailler. Ce stage de fin d’études tracera votre chemin professionnel et vous donnera de l’expérience pour votre recherche d’emploi. Profitez aussi des interventions des anciens OSAE dans le module entreprise pour leur poser des questions sur leur expérience, cela vous permettra de vous assurer de ce que vous voulez faire après le master et de ne pas négliger l’importance d’un bon réseau professionnel. L’année du Master est dense, accrochez-vous ;)
Les statistiques ci-dessous sont réalisées sur 14 des 19 étudiant-e-s de la promotion ROSETTA, 10 mois après obtention du diplôme.
Après la validation du master OSAE, si on ne souhaite pas continuer en thèse, on se retrouve dans le grand bain du monde du travail et ça peut être angoissant. Pas de panique ! Ce document va vous aider à entrer du bon pied dans ce monde mystérieux !
Vous avez pu le constater lors de vos recherches de stage en début d’année, il y a beaucoup d’offres différentes sur des dizaines de sites, spécialisés ou de chaque entreprise. Il faut donc savoir cibler. Définissez déjà les secteurs d’activités où vous vous destinez, la première expérience de travail peut définir la suite de votre carrière. Public ou privé ? Industrie ou laboratoire ? Boite de prestation ou agence ? N’hésitez pas à contacter des anciens du master pour connaître leurs expériences afin de savoir quel environnement de travail vous convient le mieux. L’annuaire OSAE peut vous permettre de connaître des PME de différents secteurs d’activités, car on a tendance à les oublier mais elles peuvent proposer de belles opportunités.
Commencez à chercher dès le début de votre stage, cela vous permettra de “prendre la température” du marché et certains employeurs publient des annonces parfois des mois avant la prise de poste.
Les laboratoires en général, tout comme les grands groupes, publient leurs offres sur leurs sites. Les PME privilégient plus souvent les sites spécialisés, voilà pourquoi il faut penser à se créer un profil sur les plate-formes comme Keljob, Job Hightech ou l’APEC. Certains servent de banques de CV pour des recruteurs et d’autres permettent de trier les offres selon son profil. Savoir bien utiliser ces outils peuvent faire gagner du temps (et un contrat !).
Pensez également aux candidatures spontanées. 80% (chiffres Ingeus juillet 2015) des embauches se font sur le marché caché (candidatures spontanées, recruteurs, recommandations et réseaux internes), cela leur permet de ne pas dépenser d’argent pour diffuser une annonce.
Ici, nous donnons quelques conseils sur les bonnes pratiques à adopter pour un bon CV, une bonne LM ou encore carte de visite. Vous retrouverez ces conseils au fur et à mesure de l’année.
Important : n’oubliez pas que rien ne vaut un entretien physique, les réseaux sociaux doivent servir de tremplin et ne pas être une fin en soi.
Rappel important : un entretien réseau n’est pas un entretien d’embauche, vous n’êtes pas là pour chercher ou obtenir un emploi mais pour acquérir des informations sur un secteur, une activité ou bien même élargir votre réseau et vous faire connaître.
Statistiques premiers salaires de la promotion
Il faudra bien y passer, l’inscription à Pôle Emploi peut s’avérer utile, outre les aspects pratiques administratifs, certains Pôle Emploi (ex: Les Ulis (91) ) proposent un accompagnement personnalisé par un prestataire dans le cadre “Activ’Emploi”. Cela permet d’avoir des conseils sur son CV ou sa lettre de motivation et d’avoir accès à des banques de données sur les entreprises du secteur pendant 4 mois. Il faut juste faire attention aux actualisations sur le site pour ne pas avoir à se ré-inscrire. L’APEC propose aussi ce suivi gratuitement. Ainsi vous ne restez pas seuls dans votre recherche. Profitez-en pour faire relire vos CV et LM, demander des conseils et aller à des salons pour rencontrer les entreprises.
Vous sortez d’une année de master assez intense et vous entrez dans une période stressante, donc entre une préparation d’entretien et une recherche d’offres d’emploi profitez de ce temps pour voir votre famille et vos amis, sortez voir des spectacles ou des films (pensez maintenant aux tarifs “demandeur d’emploi” ;) ). Soyez pro-actifs, renseignez-vous sur les formations ou MOOC que vous pouvez suivre, cela remplira un peu plus votre CV et montrera aux recruteurs que vous êtes restés actifs. La recherche de son premier emploi n’est pas chose aisée, vous entendrez sûrement des “tu ne cherches peut être pas assez” qui pourront vous décourager. Accrochez-vous !
Il n’y a pas de formule magique, il faudra un peu de chance mais surtout du courage. Ajoutez-y de la volonté, de la bonne humeur, du sérieux, de la rigueur, de l’audace et de l’authenticité et tout ira bien !
Hana Benhizia, Anne-Laure Cheffot, Lucie Dangeon, Cyril Jomni, Alexis Lavail, Hugues Poincelin, Simone Thijs et Jordan Zafonte
Association du Master Outils et Systèmes de l’Astronomie et de l’Espace Observatoire de Paris - Campus de Meudon 5, place Jules Janssen, 92195 Meudon Cedex www.osae.fr contact@osae.fr